Picardie La FRCA de Picardie doit gagner en visibilité

« L'un des principaux objectifs de la FRCA est d'aider les coopératives à mieux comprendre et appréhender les évolutions de la réglementation pour en tirer les meilleures opportunités », indique Bertrand Magnien, président de la Fédération régionale des coopératives agricoles de Picardie. Et s'il est une évolution qui fâche à ses yeux, c'est bien le plan Ecophyto 2.« Nous sommes tous préoccupés par les enjeux de santé et d'environnement, mais nous estimons que les objectifs de ce nouveau plan Ecophyto sont complètement irréalistes, qu'ils ne priorisent ni les risques ni les impacts et qu'ils instaurent des circuits financiers complexes et coûteux. Sans compter qu'Ecophyto 2 ne protège pas nos consommateurs des importations de denrées alimentaires produites avec des produits de protection des plantes non autorisés en France. Or, ces modes de production peuvent remettre en jeu la compétitivité de nos agriculteurs. Notre voisin l'Allemagne qui ne cesse de gagner en performance dans le domaine agricole et qui est pourtant sensible depuis longtemps aux questions d'environnement, privilégie le pragmatisme au dogmatisme. »« Small is not beautiful »Le président de la FRCA prône également les rapprochements entre coopératives comme relais de croissance et la recherche de la taille critique pour faire face à la concurrence internationale notamment dans les secteurs du lait ou du sucre. « Pour la coopération, small is not beautiful ! », estime Bertrand Magnien.En ce qui concerne la FRCA et son fonctionnement, il voudrait qu'elle se fasse mieux entendre. « Nous avons besoin d'un réseau plus structuré, plus fort, plus efficace et que nous devons rendre plus visible », indique-t-il. Un sujet sur lequel il travaille avec Coop de France.Le Momagri, pour des mécanismes contracycliquesLa FRCA Picardie a également profité de son AG, pour donner la parole à Pierre Pagesse, président de Momagri, qui propose une refonte complète de la Pac après 2020, avec des mécanismes contracycliques de soutien au revenu des producteurs, proches de ceux qui sont appliqués aux Etats-Unis.Ces soutiens sont basés essentiellement sur un prix d'équilibre pour les produits qui correspond au prix de revient moyen pour le producteur, une plage autour de ce prix sans soutiens, des aides qui se déclenchent lorsque les prix descendent sous un cours plancher, et un système de stockage public en complément, si les prix s'effondrent.

Blandine Cailliez